Triduum « en confinement » (1)

Nous étions hier le dimanche 19 avril. Comme chaque matin, depuis près de trois semaines maintenant, nous nous retrouvons à 10 h pour prier le chapelet. Nous sommes une dizaine, – respectant la distance sociale, la dimension de l’église le permet ! C’est très simple, pour chaque dizaine une personne propose une intention : les malades, les soignants, les familles, les proches et les lointains … C’est un bon moment de communion. Le confinement et la distance sociale appellent la communion, nous le sentons bien. Et on est reparti pour deux semaines, et après ..?

Je reviens chez moi et reprenant contact avec l’extérieur, je lis cet appel-mail d’André Notté:

«  Cette semaine, nous aurions dû nous retrouver pour notre Triduum à Banneux. Le Covid-19 en a décidé autrement… Pourriez-vous écrire un petit article que je pourrais diffuser pour les hospitaliers et les pèlerins … «  

Oui, beaucoup d’activités, de projets sont supprimés, beaucoup de questions se posent sur la reprise des activités, le retour à la vie, quelle vie, comment allons-nous retrouver les autres, les proches et avec quelle solidarité pour les plus lointains …  ?

Et donc pas de Triduum à Banneux cette année. Il n’est pas reporté à plus tard, non il est purement et simplement supprimé, jusqu’à l’année prochaine. Il faudra sauter une fois !

Chapelle Saint François – Sanctuaire de Banneux

Je pense à vous tous, hospitaliers et pèlerins.

Vous les hospitaliers, hospitalières, brancardiers, infirmières, médecin,… parfois pour certains, vous prenez sur vos congés ou vos vacances pour vous mettre en état de service, pour revoir tel ou telle malade qui a confiance en vous et attend de vous retrouver, pour vivre, grâce à vous, ces quelques beaux jours de repos … Vous espériez aussi retrouver entre vous cet esprit de camaraderie, de fraternité, d’entraide dans les moments plus durs, de soutien dans les moments plus difficiles, de respiration et d’approfondissement dans les temps de prière ou de méditation … Tout cela serait-il perdu ? Ce virus – qui , je l’espère, ne vous a pas touchés physiquement – vous aurait-il atteint dans l’âme de service, de fraternité, de prière ? Non, je suis certain que ce virus de l’hospitalité continue à nourrir en vous la volonté de servir les plus petits de nos frères et sœurs. Vous n’avez pas remisé votre tablier, qu’il reste bien accroché à vos épaules, que le soir à 20 h vous sortez pour remercier tous les acteurs de la santé qui se battent en cette période de pandémie et que vous le faites de tout cœur parce que vous savez ce que ça coûte mais aussi ce que ça récompense de servir les autres. Merci à vous.

Vous le pèlerins de toutes les Régions du diocèse de Tournai, embarqués en car ou déposés en voitures, je pense bien à vous. Je pense aussi à nos fidèles amis Alsaciens à leur bon accent, leurs magnifiques chants polyphoniques à la Vierge Marie, à leur costume, leur foi, leur joie … Je pense particulièrement à Raymonde Jonau, confiante et joyeuse dans sa voiturette ! Elle m’a écrit récemment, me disant sa joie de pouvoir bientôt retrouver Banneux ! Pour la cinquième fois, j’aurais vécu avec vous ces quelques jours.

Tout d’abord, j’espère que vous tenez le coup, que votre santé se maintient … Mais peut-être que l’un ou l’autre d’entre vous, a été touché par ce Covid-19 : nous lui souhaitons confiance et courage pour une pleine guérison, soutenu par la famille et les amis.

Tournons-nous maintenant vers Banneux. Faisons ensemble la visite : nous sortons des bâtiments de l’Hospitalité, les malades sont dans leur voiturette, un parent, un ami ou un bénévole est derrière eux, prêts à les conduire. Nous partons vers la chapelle des Apparitions. Il fait relativement frais, mais c’est supportable. Une salutation à Marie, un moment de silence… La procession se met en marche vers la Source. Bien alignées, les voiturettes ont chacune un chauffeur : chaque malade est accompagné d’une personne moins faible. Ensemble ils s’avancent vers la Source. Nous arrivons devant le bassin d’eau. Les voiturettes sont disposées en demi- cercle face à la statue de Marie. Il y a un grand recueillement, une forte émotion chacun prie et offre ses intentions. « Poussez vos mains dans l’eau … ! «  avait dit Marie. C’est un petit geste que nous faisons plusieurs fois pendant le Triduum. Pour faciliter ce  mouvement aux personnes en voiturettes, deux responsables du pèlerinage, prennent deux bassines qu’ils remplissent d’eau de la Source et ils s’avancent et présentent l’eau aux malades. Et vous, de vos voiturettes, vous vous efforcez de vous redresser autant que vous le pouvez, vous poussez vos mains , vous les maintenez un petit moment dans cette eau fraîche, parfois vous portez les mains au visage pour essuyer les yeux, vous faites le signe de la croix. C’est toujours un moment fort et impressionnant, même s’il est répété 2 ou 3 fois pendant le séjour. Que ce passe-t-il à ce moment -là ? Qui le sait ? C’est un moment intime et personnel : la réponse que nous donnons à Marie qui nous invite à plonger dans l ‘Amour de son Fils. Cela me fait penser au Baptême mais aussi au lavement des pieds !

La source – Sanctuaire de Banneux

C’est vous, les malades qui êtes les premiers «  servis «, puis vos «  chauffeurs « viennent aussi pousser leurs mains, se laver dans l’eau avant de vous reprendre et vous ramener à la maison. Ensuite tous les autres pèlerins suivront faisant le même geste.

En nous rappelant ce beau geste que nous aurions aimé faire cette semaine à Banneux, nous pouvons le faire spirituellement, ici et maintenant. Ouvrons nos mains et tendons-les vers Notre-Dame de Banneux : prions les uns pour les autres et confions-lui nos intentions et toutes les intentions des autres pèlerins. La Vierge nous accueille et prend nos intentions pour les confier Jésus.

Aujourd’hui,2ème dimanche de Pâques, dimanche de la Miséricorde, le pape François a célébré la messe en la chapelle du Sanctuaire de la Divine Miséricorde, près du Vatican. Dans l’homélie il a dit :

« Dans la vie, nous avançons à tâtons, comme un enfant qui commence à marcher mais qui tombe … et retombe … La main qui nous relève est toujours la miséricorde : Dieu sait que sans la miséricorde, nous restons à terre, que pour marcher, nous avons besoin d’être remis debout… Nous pouvons nous demander : «  Ai-je donné ma misère au Seigneur ? Lui ai-je montré mes chutes afin qu’il me relève ? «  Ou alors il y a quelque chose que je garde encore pour moi ? Un péché, un remords concernant le passé, une blessure que j’ai en moi, une rancœur envers quelqu’un, une idée sur une certaine personne. Le Seigneur attend que nous lui apportions nos misères, pour nous faire découvrir sa miséricorde… La résurrection du disciple ( que nous sommes ) s’accomplit quand son humanité fragile et blessée entre dans celle de Jésus. Là, les doutes se dissipent, là Dieu devient ‘ mon Dieu ‘ ( comme pour st Thomas ) là on recommence à s’accepter soi-même et à aimer sa propre vie.

Dans l’épreuve que nous sommes en train de traverser, avec nos craintes et nos doutes, nous nous sommes retrouvés fragiles. Nous avons besoin du Seigneur, qui voit en nous, au-delà de nos fragilités, une beauté indélébile. Avec lui, nous nous redécouvrons précieux dans nos fragilités. Nous découvrons que nous sommes comme de très beaux cristaux, fragiles et en même temps précieux. Et si, comme le cristal, nous sommes transparents devant lui, sa lumière, la lumière de la miséricorde, brille en nous, et à travers nous, dans le monde. Voilà pourquoi il nous faut, exulter de joie, même si nous devons être affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ( cfr 1P 1,6) … « 

Chers pèlerins, chers hospitaliers, je vous souhaite de pouvoir rester confiants et positifs dans ces temps difficiles. Souvenons-nous que l’isolement et la distance sociale appellent à l’attention aux autres et à la communion. Chaque matin, je participe à la messe que le pape François célèbre à 7 h. (kto) Comme un vrai Pasteur, il porte toutes les intentions de l’Eglise et de l’Humanité. Restons unis et prions les uns pour les autres.

Merci.

Abbé Rino Endrizzi


Ayons une pensée dans nos prières pour les personnes qui nous ont quittées. Que Notre-Dame les accueille auprès de son fils.


Vierge des Pauvres, conduisez-nous à Jésus, Source de la grâce,
Vierge des Pauvres, sauvez les Nations,
Vierge des Pauvres, soulagez les malades,
Vierge des Pauvres, soulagez la souffrance,
Vierge des Pauvres, priez pour chacun de nous,
Vierge des Pauvres, nous croyons en Vous,
Vierge des Pauvres, croyez en nous,
Vierge des Pauvres, nous prierons beaucoup,
Vierge des Pauvres, bénissez-nous (†)
Vierge des Pauvres, Mère du Sauveur, Mère de Dieu, merci


Un grand merci à l’abbé Endrizzi d’avoir répondu aussi rapidement à ma demande.

J’attire votre attention sur le fait que des personnes intéressées par ces suggestions ne disposent pas d’adresse mail ou de connexion internet. Si vous en connaissez dans votre entourage et/ou votre quartier, n’hésitez pas à imprimer ces quelques mots et à aller le déposer dans leur boîte-aux-lettres.

André

Triduum « en confinement » :

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