Adaptation & sécurité

En cette année 2021, les mots d’ordre pour nos pèlerinages seront « adaptation et sécurité ». Comme je vous le disais il y a quelques années au début de mon mandat de président : une organisation qui ne s’adapte pas est appelée à disparaître. L’Hospitalité, tout au long de son histoire, a fait preuve de cette capacité d’adaptation. Des périodes d’interruption ont été vécues lors des deux grandes guerre. Cette fois encore, cette capacité d’ajustement sera essentielle pour la survie de notre association et de continuité de sa mission auprès des malades.

Après une année 2020 pendant laquelle nous n’avons pu nous rendre dans nos lieux de pèlerinage habituel, un véritable sentiment de vide et de manque peut nous remplir. Des questions peuvent se poser : A quoi bon continuer ? On a pris d’autres chemins pour les vacances. Pourquoi revenir aux pèlerinages et à l’Hospitalité ? Les difficultés seront telles que nous ne pourrons pas les surmonter ?, etc.

En effet, malgré les e-pèlerinages, nous n’avons pas pu apporter comme d’habitude le fardeau de l’année au pied de Marie à la grotte de Massabielle ou à Banneux. Nous n’avons pas pu avoir le plaisir de nous mettre au service de nos frères et sœurs malades et de partager ces moments tellement privilégiés que nous vivons lors de nos périodes de service au sein de l’Hospitalité. Mais, après une année complète sans activité, il est important de se remettre en marche, de construire des projets réalistes, des projets adaptés aux conditions sanitaires et répondant pleinement à la sécurité des hospitaliers et des malades que nous accompagnons. Mais, et c’est là que sera la difficulté, nous ne pourrons sans doute pas « faire comme d’habitude ». En effet, la crise sanitaire que nous vivons actuellement va nous obliger à revoir notre formule de pèlerinage et nos traditionnels programmes.

Lors du congrès des présidents d’hospitalités francophones, le père Brito a partagé avec les aumôniers des hospitalités présentes une réflexion qu’il est en train de mener à la demande de la Conférence des Évêques de France concernant le programme des pèlerinages.

Comment être au service du pèlerin ?

  1. En le mettant à l’écoute de la parole de Dieu : Par la messe, par des carrefours de partage, une conférence, en développant le thème d’année.
  2. En lui proposant de célébrer les sacrements : l’eucharistie et la réconciliation.
  3. En lui proposant un accompagnement de sa prière personnelle et communautaire : chapelet, liturgie des heures, adoration eucharistique, …
  4. En lui faisant rencontrer les malades et des hospitaliers : Proposer aux pèlerins de donner un coup de main à l’Hospitalité lors de processions ou de temps de détente, aller au devant des différentes pauvretés (Cité Saint-Pierre, Cenacolo, …).
  5. En lui faisant découvrir le visage maternel de l’Église : lui permettre de faire l’expérience d’une église de service au sein d’une procession mariale qui se doit d’être festive, au sein de la procession eucharistique qui doit être vraiment le passage du Christ au milieu des malades et qui devrait être proposé plusieurs fois sur le pèlerinage, …
  6. En lui permettant de se raconter le pèlerinage : Dans des points de partage, des endroits de parole et d’écoute pour permettre aux pèlerins de raconter sa journée de pèlerinage.
  7. En respectant la piété populaire : les gestes simples mais forts qui sont faits à la grotte et à la source : s’appuyer sur le rocher, faire le geste de l’eau, aller en processions, déposer un cierge, ramener de l’eau de la source, la vénération des reliques, etc. « La piété populaire témoigne d’une spiritualité directe, sensible, voire physique », souligne le Pape François. « Sans intermédiaire, concrète, souvent individuelle et en marge de l’Église institutionnelle, elle est finalement dans l’air du temps ».

Comme vous pouvez le voir, le père Brito nous propose de casser les codes traditionnels de nos pèlerinages. Il reprend un certain nombre d’éléments qui, au fil du temps, ont été oubliés ou transformés. Pour nous hospitaliers, cela permettrait de vivre un pèlerinage plus « priant » et moins axé quasi uniquement le service, sans le négliger bien entendu, et avoir un peu plus de moments d’intériorité.

En d’autres termes, il nous conseille de revenir à la simplicité et à l’essentiel en prenant le temps de vivre pleinement le temps de grâce que peut être un pèlerinage.

Ainsi, en fonction des conditions sanitaires, il nous faudra réinventer nos pèlerinages, accepter qu’ils soient différents, profiter du temps qui nous est donné pour réfléchir à notre engagement d’Hospitalier et le consolider. Il nous faudra peut-être partir sans nos frères malades1 (ou avec un nombre réduit) pour être les ambassadeurs de l’ensemble des pèlerins qui ne pourront pas venir cette année 2021 et porter leurs prières aux pieds de Marie.

André


1Cela n’est pas bien entendu notre option première. Nous souhaitons remplir pleinement la mission d’accompagnement de l’Hospitalité en amenant nos frères et sœurs malades en pèlerinage. Mais nous nous devons d’envisager toutes les hypothèses de travail pour ne pas nous retrouver avec une deuxième année sans activités, ce qui entraînerait un danger majeur pour l’existence même des pèlerinages et, par conséquent, de notre hospitalité par une perte d’expérience, un vieillissement de l’effectif et un non-recrutement de nouveau membre deux années de suite.

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