Triduum « en confinement » (4)
Aujourd’hui, je laisserai la parole au recteur des sanctuaires, le Père Léo Palm. Il nous accueille d’année en année avec toute son équipe. Il nous explique le thème de cette année :
« Je viens soulager la souffrance. »
Chaque année, nous proposons à nos pèlerins, d’approfondir ensemble le message de la Vierge des Pauvres. Au cœur de la Bonne Nouvelle de Banneux, il y a cette formidable promesse de la Mère du Sauveur : « Je viens soulager la souffrance », promesse d’une présence maternelle au cœur des innombrables souffrances qui pèsent sur notre monde et notre humanité…
« Que signifie « soulager » ? »
Après trois longues semaines d’absence, la Belle Dame revient le 11 février et s’offre au regard émerveillé de Mariette. Ensemble, elles retournent à la Source. C’est ici que la Vierge des Pauvres livre son message : « Je viens soulager la souffrance. »
Encore une fois, la petite voyante rencontre une difficulté : elle ne comprend pas le mot « soulager ». Heureusement, son papa sera encore là pour l’expliquer.
Le mot « souffrance », par contre, Mariette le connait bien. Les récits des apparitions nous apprennent que, le 20 janvier 1933, Mariette était « souffrante ». En entendant l’expression, l’enfant a dû sourire, car elle n’était pas douillette ! Le petit refroidissement dont elle « souffrait » ne l’avait d’ailleurs pas empêchée de sortir dans le jardin pour prier et rencontrer la Belle Dame.
Par contre, les trois longues semaines sans apparition (entre le 20/01 et le 11/02) l’avaient fait souffrir. Les moqueries de la part des villageois, surtout des autres enfants, fusaient et blessaient la fillette. Elle se sentait tiraillée entre son désir de revoir la Dame et l’affirmation catégorique de l’abbé Jamin sur la fin des apparitions et son appel à l’obéissance : « Tu ne sortiras plus, obéis à papa et à maman ! » Plutôt que d’écouter le prêtre, Mariette avait préféré écouter son cœur. Elle était sortie tous les soirs et avait persévéré dans la prière. Quand la Vierge des Pauvres vient le soir du 11 février, Mariette a dû expérimenter un grand soulagement. Elle vient de vivre ce que son papa explique ensuite.
« Vois-tu … Dans le mot soulager, il y a « léger ». Parfois, ce que nous avons à porter et à vivre est très lourd. Trop lourd même pour le porter tout seul. Quand quelqu’un vient et le porte avec nous, nous sommes soulagés ! »
Mariette comprend et des larmes coulent de ses yeux : larmes de joie devant cette délicatesse de Marie. Elle vient soulager la souffrance !
Soulager ou supprimer ?
Il nous arrive de rêver d’une vie sans souffrance. Et nous aurions sans doute préféré que la Vierge des Pauvres nous dise : « Je viens supprimer la souffrance. » Cela n’est pas nouveau : dans les évangiles, l’apôtre Pierre avait nourri ce rêve.
Quand Jésus annonce pour la première fois qu’il devra souffrir beaucoup, mourir et ressusciter, Pierre s’exclame : « Dieu t’en préserve, Seigneur. Non, cela ne t’arrivera pas ! » (Mt. 16, 22). J’y vois d’abord un véritable signe d’amour de Pierre pour Jésus. Celui qui aime ne veut pas voir son ami souffrir… Cela le peine et le fait souffrir également.
Mais c’est justement parce qu’il y a tant de souffrances que la Vierge des Pauvres vient. Et en cela, elle ne fait que suivre son Fils, qui n’est pas insensible ou indifférent à la souffrance. En cela, il fait encore un pas de plus que Jahvé qui, du buisson ardent, avait proclamé : « J’ai vu la misère de mon peuple… je l’ai entendu crier. Je connais sa souffrance. Je suis descendu pour le délivrer. (Ex 3, 7-8).
Le buisson ardent est un buisson d’épines… En y entrant avec le feu de son amour, le Seigneur manifeste qu’il ne veut pas anéantir sa créature (le buisson ne se consume pas !), mais qu’il veut la sauver « de l’intérieur ». Or, disent nos frères juifs, celui qui pousse la main dans un buisson d’épines ne peut pas la retirer sans se blesser… Nous touchons du doigt le grand mystère de la compassion de Dieu qui s’est révélée en Jésus. (« Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimé. »)
Une longue vie
La longue vie de Mariette Beco est marquée par toutes sortes d’épreuves et de souffrances.
Nous l’avons déjà relevé à plusieurs reprises, mais il n’est pas inutile de le rappeler en cette année où la parole de Marie « Je viens soulager la souffrance » nous accompagnera. Mariette Beco est née le 25 mars 1921, jour au l’Eglise fête l’Annonciation, premier mystère joyeux. En 1921, le 25 mars coïncidait avec le vendredi saint, condensé de tous les mystères douloureux.
Mariette découvrira au fil des années tous les visages que la souffrance peut prendre dans la vie des hommes. Elle s’en est souvenue au moment où elle a perdu sa fille Myriam. (2008)
« C’est terrible de perdre sa fille unique, mais il y a tant de mamans dans le monde qui éprouvent cette souffrance. La Vierge m’a dit : « Je viens soulager la souffrance. », mais depuis l’âge de 6 ans, je n’ai cessé de souffrir. Pourquoi ? »
Lors du décès de son frère Alphonse (2003), elle avait fait cette confidence à une amie. « La Sainte Vierge savait d’avance ce que j’avais à souffrir, c’est pour cela qu’elle m’a dit : « Je prierai pour toi. » Je me raccroche toujours à cette parole. Maintenant, je souffre de solitude. »
Apprenant la mort de sa sœur Marie-Louise (août 2008) : « Pourquoi meurent-ils tous avant moi ? Je suis au bout du rouleau et je voudrais mourir. » Quelques semaines plus tard, elle avouera : « C’est vraiment dur de vieillir… »
Les souffrances qu’elle a traversées personnellement ne l’ont pourtant pas repliée sur elle-même. « On dit que je ne comprenais pas le mot « nations » mais… c’est seulement maintenant que commence à comprendre. Je regarde, chaque jour, le journal télévisé et quand je vois tous ces réfugiés, tous ces gens qui souffrent, je suis profondément touchée et je prie pour eux. » (12/10/2008)
A Banneux, souffrance et joie se rejoignent… Tant de pèlerins viennent confier à Marie leurs fardeaux de souffrance… Et la Vierge des Pauvres est au rendez-vous … Elle vient … Et les pèlerins retournent avec cette certitude : « Elle porte le fardeau avec moi ; elle tient parole et vient soulager la souffrance ! »
Abbé Leo Palm, recteur.
Ayons aussi une pensée pour toutes les personnes qui sont en première ligne en cette période de crise : les soignants (médecins, infirmière, sage-femmes, kiné, aide-soignantes, ambulanciers, brancardiers, …), pour tout ceux qui nous permettent de continuer à vivre : les caissières, les policiers, les pompiers, les postiers, les éboueurs, les chauffeurs de bus, les accompagnateurs de train, …. et tous les bénévoles qui réalisent des masques en tissus, des tabliers de protection, …. mais aussi pour nos dirigeants qui doivent prendre d’importantes et difficiles décisions en ces temps de pandémie.
Vierge des Pauvres, conduisez-nous à Jésus, Source de la grâce,
Vierge des Pauvres, sauvez les Nations,
Vierge des Pauvres, soulagez les malades,
Vierge des Pauvres, soulagez la souffrance,
Vierge des Pauvres, priez pour chacun de nous,
Vierge des Pauvres, nous croyons en Vous,
Vierge des Pauvres, croyez en nous,
Vierge des Pauvres, nous prierons beaucoup,
Vierge des Pauvres, bénissez-nous (†)
Vierge des Pauvres, Mère du Sauveur, Mère de Dieu, merci
J’attire votre attention sur le fait que des personnes intéressées par ces suggestions ne disposent pas d’adresse email ou de connexion internet. Si vous en connaissez dans votre entourage et/ou votre quartier, n’hésitez pas à imprimer ces quelques mots et à aller le déposer dans leur boîte-aux-lettres.
André
Triduum « en confinement » :